Nous arrivons finalement à Riobamba. J'y retrouve

Nous arrivons finalement à Riobamba.

J'y retrouve Alex qui m’annonce que le ministère de l’agriculture (qui est situé à Riobamba, capitale de la province la plus agricole du pays) organise une feria, un marché de producteur, tout les samedi matin pendant une certaine période.

Il organise une réunion pour préparer le marché.

Le but du ministère est de permettre aux consommateurs de pouvoir trouver des produits de qualité à un faible prix, puisque ce sont les producteur qui viennent vendre, sans intermédiaires.

Cette action est menée pour répondre à la hausse des prix des matières première qui commençait déjà à foutre le bordel à cette époque.

Notons à ce sujet qu’a mon arrivée, le prix d’un lama était de 60 $. 3 mois plus tard il était passé à 100 $.

Par contre vous pouvez toujours acheter un âne pour 30 $. Pas cher, non ?

Revenons à nos moutons : la réunion du ministère.
Celle-ci m’aura balancée à la gueule le fait que j’étais un foutu occidental capitaliste et que je le resterais.

En France, quand on organise un marché, les organisateurs organisent et les vendeurs vendent, nada mas.

C’est pratique, chacun son boulot, et en plus les vendeurs peuvent râler parce qu’il y a toujours quelque chose que les organisateurs ont foirés.

En Equateur, c’est bien différent : les organisateurs et les producteurs se réunissent, et organisent le marché ensemble.

Le résultat c’est que le marché est autant celui des organisateurs que celui des vendeurs, et ces derniers ne peuvent pas râler, puisque ce sont eux décidés des règles du jeu.

L’inconvénient est que quand une quarantaine de personne se réunissent et que chacune tient à faire entendre sa voix, c’est tout de suite plus long.

Mon esprit occidental est vite fatigué de ces discussions sans fin.

Je me dis que tout pourrait aller tellement plus vite si on chargeait 4 ou 5 personnes d’organiser le bordel, mais ici les gens ne trouveraient pas ça normal, ils auraient l’impression qu’on leur enlève quelque chose.

C’est dans c’est moments là qu’on ce dit que jamais on ne deviendra comme eux, jamais on ne pourra passer des nuits entières à prendre des décisions qui pourraient être prises en 5 minutes.

Pourtant ça devrait être ça la démocratie, tout le monde devrait pouvoir donner son avis, et voir celui-ci pris en compte dans la décision finale.

Ces gens là on des leçons de démocratie à nous donner.

Cette journée m’aura donnée l’occasion de me retourner le cerveau, c’est bien de temps en temps aussi.

Quartier uni contre les politiciens. Si on en trouve un, on le brûle.