Mardi 25 mars : Ce matin je pars pour Bayushi

Mardi 25 mars :

Ce matin je pars pour Bayushi faire des pâtes. Cela fait un moment que je n’ai pas vu les femmes, et c’est surement la dernière fois.

Je commence par passer tout les documents que j’avais à Maria, la responsable du projet.

Ensuite on fabrique les pâtes, et on finit par discuter en regardant les pâtes sécher.

Elles me posent des questions assez comiques : pourquoi je ne reste pas vivre dans la maison que la communauté est en train de fabriquer, pourquoi je ne prends pas femme ici…

Enfin elles me demandent une faveur (« hagame un favor, no seas malo ») : venir me marier ici, parmi elle, on fera un vrai mariage qui durera trois jours et trois nuit, avec de la musique et de l’alcool, on préparera la chicha de quinoa, la meilleure de toute.

Je leur réponds que j’y penserais.

Avant de partir, elles s’excusent de n’avoir rien à m’offrir et me demandent de saluer ma mère de leur part.

Je le leur promets, je les remercie pour les bons moments passés avec elles, et les salue.

Je suis surpris de voir que certaines d’entre elles ont les yeux un peu mouillés.

Ce n’était pas des femmes dont j’étais très proche, mais elles ont l’air d’avoir de la peine de me voir partir.

Je leur dit que d’autres volontaires viendront travailler avec elles, et là Trinidad me répond : « on sait ce que l’on perd, pas ce que l’on gagne ».

Je m’échappe avant de me mettre à pleurer comme un Huahua, un bébé.