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13 octobre 2008

Week-end à Trujillo : Samedi 27 septembre, vers

Week-end à Trujillo :

Samedi 27 septembre, vers midi, je reçois un coup de téléphone d’Anne, pour me demander si un week-end à Trujillo me tente. C’est parti pour une nouvelle aventure, sans Johann, qui a un temps de réaction encore plus élevé que le miens, et qui ne sera pas de la partie cette fois. On part donc dans la soirée, pour arriver à Trujillo, ville assez importante de la côte Nord, aux premières heures du jour.

On commence par chercher un hôtel pas trop cher, et on finit par trouver un petit truc sympa, qui nous réservera quelques surprises. En tout cas, le gérant est très sympa, il nous file les bons tuyaux sur la ville et ces alentours. Trujillo est situé au centre d’une zone archéologique assez importante, puisqu’on y trouve les ruines de la cité de Chan-chan, que l’on part visiter dans la matinée.

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On prend un bus miteux qui nous largue en plein milieu d’un désert sec et chaud. On marche un petit quart d’heure avant d’arriver sur le site. Il s’agit en faite d’une toute partie de la ville qui a été restaurée et qui est visitable, mais la ville d’origine devait être vraiment énorme, il y a des ruines partout. D’après le petit papelard qu’on nous refile à l’entrée, nous sommes au cœur de la plus grande cité d’adobe au monde, construite par la civilisation Sican et détruite par les espagnols quelques millénaires plus tard. Les inondations, tremblements de terre ainsi que le phénomène d’El Niño ont finit le travail, et il reste plus grand-chose aujourd’hui.

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Après une rapide visite au musée du site, dont je me rappel juste les chiens galeux et demis morts censés garder le musée, nous partons pour Huanchaco, charmante petite station balnéaire où les trujillaños viennent se promener le dimanche. On se trouve un petit resto sympa où on bouffe colombien pour pas cher en face de la mer.

Après cela on se paie une petite sieste sur la plage. On peut observer les pêcheurs sur leur caballo de totoras, des espèces de canoës en roseaux de 5 mètres de long qu’ils manœuvrent avec un bout de bambou coupé dans la longueur. Ça a l’air assez casse-gueule comme truc, surtout que la mer n’est pas spécialement calme par ici.

Les gringos qui se galèrent à passer la barre en surf doivent être assez bluffés par les péchous locaux.

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On se fait réveiller par la marée qui monte, et on décide de monter voir l’église sur la colline qui surplombe le bled. On y croise une trujillana et sa fille avec qui on discute le bout de gras.

Elles nous disent que c’est bien qu’on soit venu visiter leur ville, mais qu’il ne faut quand même pas qu’on oublie d’aller à Macchu Pichu, la fierté nationale.

Ils nous en bassine tellement les péruviens, avec leur Macchu Pichu qu’ils m’en on dégoutés, j’irais pas, toute façon c’est trop loin.

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Après ça on rentre sur Trujillo, en s’arrêtant en route voir une Huaca, un temple Sican en adobe. C’est bien mais moi les vieilles pierres sa a vite fait de me les briser. Alors on rentre au centre ville qui est assez animé en se début de soirée. On prend des risques en allant bouffer dans une Chifa, un resto chinois.

Je dois avoir plus l’air chinois que les serveurs du bordel, mais la bouffe est bonne.

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On rentre à l’hôtel vers 8 – 9 heures le soir, il fait sombre, et en arrivant devant l’hôtel, on voit des silhouettes habillées très très courts. En vrai les silhouettes sont en string dans la rue.

On rentre dans l’hôtel, et on s’installe dans le hall histoire de boire une bière avec notre pote le gérant. Après quelques minutes à discuter, on voit une des silhouettes croisée devant la porte qui rentre dans l’hôtel suivie par un moustachu bedonnant, et le gérant nous explique, comme pour s’excuser : « oui ici vous savez il y a des hommes qui se perdent en chemin, qui ne savent plus vraiment ce qu’ils souhaitent, alors on les laisse travailler ici ». Oui, il se trouve que l’on a atterris dans un hôtel de passe où les travestis font leurs affaires.

Moi je suis plutôt amusé, Anne moins, elle part se coucher en s’enfermant à double tour. Je reste discuter avec le gérant, et un des travelos se joint à nous plus tard. Très sympa le mec.

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Le lendemain matin je me réveil pour courir aux toilettes qui ne sont pas bien loin heureusement, merci la Chifa de la veille, c’était couru d’avance.

Anne est déjà partie, il est que 10 heures pourtant, pas bien cette fille.

Je pars me balader en ville, je trouve un petit marché artisanal, avec un arabe qui vend des babouches et de l’encens en écoutant du raï. Tout va bien, je suis au Pérou.

Je repars pour Huanchaco, j’ai pas eu assez de plage hier, et c’est pas cet été en Bretagne que j’ai pu en profiter. J’achète un journal et un Inca Cola et vais me faire dorer la pilule au soleil qui tape fort par ici.

En fin d’après midi je rentre sur Trujillo, je dois retrouver Anne pour rentrer à Lima. Je décide de longer la plage un moment. Après une petite heure de marche, la rencontre avec un groupe de pécheurs et une espèce de gros morse à moitié bouffé par les crabes, je retombe sur Chan-chan, que je traverse en me remémorant les conseils du routard : « vous éviterez de vous promener en dehors du site restauré, on a noté la présence de voleurs dans les ruines aux alentours » merci routard de m’avoir fait flippé pour rien, j’ai traversé la moitié des ruines, tout juste si j’ai croisé trois pigeons.

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En arrivant dans le centre de Trujillo je rencontre deux mecs dans la rue qui m’invitent à boire une bière quand ils apprennent que je suis français. L’un des deux gars a une sœur qui vit à Marseille.

On va se caler dans un bar, le mec sort un petit cahier avec des mots en français, et me demande la traduction. Ensuite il me montre un page avec une photo de président Sarkozy et une liste de mots à côté, je vous la restitue de mémoire : « fils de pute, enculé, enfoiré, mangeur de merde », il me demande d’y ajouter ma contribution et m’explique qu’il a fait une demande de visa pour aller voir sa sœur et qu’on lui a refuser, la faute aux réformes de Sarkozy qu’on lui a dis.

Je lui demande quels sont les critères à remplir pour obtenir un visa de tourisme pour la France, voila ce qu’il m’a répondu :

- avoir un membre de sa famille qui vit et travail en France

- justifier d’un contrat de travail et d’un logement au Pérou

- justifier de ressources financières suffisantes. Ça on sait pas trop se que sa veut sinon que la France est interdite aux pauvres.

Moi pour avoir mon visa pour le Pérou je me suis pointé à l’immigration, le mec à feuilleter vite fait mon passeport sans faire attention, l’a tamponné et listo, 90 jours de totale liberté au Pérou.

Ensuite on est partis sur un sujet moins sérieux, allons nous dire : le sexe. Rigolez pas, je me suis rendu compte que les différences culturelles se font également bien ressentir à se niveau là.

Le mec voulait que je reste prendre une charrette avec lui cette nuit là. Je lui dis que je ne peux pas, je suis avec une copine et on a prévu de rentrer à Lima se soir.

Le mec me dis tient, t’est avec une copine, une française ? Je lui réponds par l’affirmative, il me fait : vous avez dormi dans la même chambre ? Dans le même lit ? Oui dans les hôtels de passe ils font pas trop de lits séparés.

Là le gars me demande si on a couchés ensemble. Je lui dis que non, c’est juste une amie no más, et là le mec comprend plus : attend t’as dormi dans le même lit qu’une fille et vous avez pas couchés ensemble ? T’est gay ?

Ba non, mais c’est juste une amie, sans plus. Et le type de m’expliquer qu’ici c’est même pas imaginable une chose pareil, tu dors avec une fille ça peut être ton amie d’enfance que tu connais depuis 15 ans, ta voisine, ta sœur, n’importe qui, du moment que c’est une femme, tu couche avec !

J’essaie de lui expliquer que chez nous on pense pas pareil, ya des filles avec qui on fait pas ça, mais il a pas l’air convaincus.

Après ce sympathique cours d’anthropologie latino, je retrouve Anne, et nous reprenons la route de Lima.

Dans un prochain post, je vous raconterais ce qu’il se passe au Pérou en ce moment : c’est qu’entre le gouvernement qui pars en sucette à cause des scandales de corruption, des cartels de Tijuana et du Sentier lumineux qui s’allient pour ridiculiser l’armée et de l’équipe de foot nationale qui vient de se faire éliminées des éliminatoires du mondial 2010, le pays est au bord de la crise.

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