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25 avril 2008

Le lendemain c’est dimanche et c’est la fête des

Le lendemain c’est dimanche et c’est la fête des rois parait-il.

Pierrick va dire une messe dans la communauté de Jatari, où ils font une grosse teuf à cette occasion.

Je me joins donc à lui en compagnie de Jacques, Gloria et Mirtiye histoire de voire les sauvages dans leurs œuvres.

Ça commence bien, les mecs ont oubliés la clé de l’église.

Pendant qu’ils vont la chercher on voit débarquer les rois à cheval et en Ray ban à la Sarko, avec toute une bande de zouaves déguisés de manière diverse : j’aperçois entre autre un clown, un ours, un arlequin, un Zorro.

La messe commence, Pierrick en dit une partie en quichua, ya un groupe de femmes qui chantent, c’est joli, mais je décroche au bout d’un ¼ d’heure. La messe, j’aurais essayé, c’est vraiment pas mon truc.

A priori je ne suis  pas le seul : je vois pas mal de gens au fond de l’église qui ont l’air d’être là parce qu’il faut y être.

A la fin, les rois sortent et vont faire le tour de la communauté.

Il est 10 heures du matin, les hommes commencent à être soûls.

Les rois reviennent et vont se perchés sur le Castillo, une plate forme à 5-6 mètres de haut, qui tient on ne sait trop comment.

De là haut, ils vont passer la journée à picoler en regardant les jeux qui se déroulent à leur pieds. Parmi les jeux on notera une espèce de corrida avec un mouton.

Malheureusement ce dernier n’est pas très coopératif, malgré les efforts que fait le clown pour essayer de l’énerver.

On se casse peu après.

A priori tout c’est trucs très bizarres (les déguisements, le Castillo, les jeux…) seraient le résultat d’un métissage entre le catholicisme apporté par les espagnols, les croyances locales et les effets de l’alcool.

Pierrick qui est là depuis quelques années déjà ne comprend toujours pas toutes les significations, puisque tout les actes de la fête veulent dire quelque chose : lorsque l’on voit un militaire humilier un indiens d’Amazonie avec des plumes dans le cul, c’est pour traduire les siècles de sous-merdification des indigènes par les différentes dictatures.


A ce sujet, je raconterai bien une histoire que raconte souvent Pierrick aux touristes de passage à la maison :

C’est l’histoire de Monseigneur Proaño, évêque de Riobamba pendant de nombreuses années.

Il a été un des premiers en Equateur à défendre la cause indigène. Ça lui a valu de nombreuses tentatives d’assassinats.

Un jour il va dire une messe dans une communauté indigène, en compagnie du curé local.

Il commence par lire un bout de la Bible, puis il demande aux indigènes ce qu’ils en pensent.

Il va s’assoir près du curé et attend que quelqu’un prenne la parole.

Personne ne se lève, le curé s’impatiente, demande à l’évêque de reprendre la parole.

Proaño le fait taire, ils attendent, le curé s’énerve, et au bout d’un long moment l’évêque lui dit : «  ça fait 500 ans qu’on ne leur à pas donner la parole, on peut encore attendre 5 minutes ».



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