Vendredi et Samedi je me rends à la gare de

Vendredi et Samedi je me rends à la gare de Riobamba.

En Equateur, il y deux lignes de chemin de fer. Leur but est strictement touristique : c’est le genre de micheline où on peut descendre du train en marche, pisser un bol, et remonter sans problème.

A la gare de Riobamba, le ministère du tourisme a ouvert un espace aux artisans équatoriens.

On y a un stand où l’on vend des confitures, des pâtes, des vêtements tricotés par les femmes de San Francisco, ainsi que les charcuteries d’une autre communauté de Calpi.

Ce sont les filles qui bossent à la fabrique de confiture qui sont chargées de la vente.

Ce samedi je vais donc vendre mes confitures.

Je me fais un peu chier quand même, ya pas grand monde. J’en profite pour faire connaissance avec les voisins : le Don Claudio, gros bonhomme moustachu qui vend des broderies à base de poil de cheval, par exemple. Ce gars là est un phénomène : c’est l’Equateur à lui tout seul, il joue de la flute de pan, de la guitare, et il chante. En plus il est très fier de nous dire qu’il a une femme dans chaque province du pays (il y en a 23 en Equateur sans compter les îles Galápagos).

Je rencontre également les autres voisins, il y a un artiste qui vend des Jésus et des vierges Marie en peinture, une vieille qui vend des plantes médicinales, une autre des vêtements en Alpaca, et aussi la petite voisine d’en face, très mignonne. Sa maman vend des trucs en laine.

C’est une petite bourge, et le contraste est saisissant entre cette jeune fille de 19 ans toujours maquillée et habillée à la mode qui écoute James Blunt et qui passe ses week-end en boite, et les filles avec qui je bosse qui n’ont pas le droit de sortir le soir, qui n’ont jamais bu une goute d’alcool et qui passent leur journées à garder les vaches avant d’aller à l’école du soir avec un enthousiasme sincère.

La semaine suivante commence le carnaval partout en Amérique Latine.

C’est la méga foire. Samedi je descends à Riobamba.

Les rues sont envahies de collégiens qui se battent à coup de farine, d’eau, d’œufs, et encore plein d’autres trucs dégueulasses. On voit des mecs balancer des baignoires de flottes du 5^e étage, c’est de la folie.

Bizarrement, les flics d’habitude assez présents en ville sont restés à la caserne. Dommage.